Numéro 5 : April, 2013
ISBN : 9782749236803
Il est souvent bien difficile d’établir ce qui définit la valeur traumatique d’un événement : Si l’effet traumatique est immédiat ou après-coup, si son origine est interne ou externe, mais aussi si l’événement traumatique est réalité ou fantasme, si son irruption est organisatrice ou désorganisatrice ou encore si c’est l’événement ou l’idée même de celui-ci qui est effractant ? Dans tous les cas le traumatisme est une rupture dans le cours des choses, une rupture dans la continuité des échanges et des relations mais aussi une rupture dans le temps. Le traumatisme est cet événement particulier que le Moi ne parvient pas à enclore, un événement sans temporalité en ce sens qu’il se fait constamment présent et qu’il ne parvient pas à trouver sa place sous la forme de souvenirs dans une temporalité psychique. Il s’impose par des réminiscences, des flashs, des angoisses, des récits au présent … et ce ne sera que son élaboration, dans l’après-coup, qui lui permettra de s’historiser, de devenir enfin un « passé » et du souvenir.
Mais la navigation clinique est bien souvent périlleuse en milieu traumatique ! Il est bien souvent difficile d’apprécier le terrain sur lequel le clinicien avance : terrain froid, terrain chaud ? Aux deux extrêmes, on rencontre les brûlantes transgressions, et à l’autre pôle, les absences et carences glaciaires ou encore la confrontation à la crudité froide de la mort. La voie est si mince que l’on comprend aisément comment le soin, s’il se veut réparateur, porte aussi en lui un potentiel traumatogène. Ce numéro constitue donc un prolongement aux réflexions cliniques amorcées, dans le numéro « De l’effraction au traumatisme » (octobre 2011). Il s’agit cette fois d’interroger plus particulièrement « les voies thérapeutiques possibles » pouvant être empruntées dans les institutions : élaboration clinique, approche individuelle et/ou familiale, évaluation métrique, signalement protecteur, médiation…
Philippe BALARD, Garance BELAMICH, Mathilde BOUYCHOU, Nayla CHIDIAC, Linda COMBAZ, Charlotte COSTANTINO, Marion FELDMAN, Élisabeth FERREIRA, Catherine FOURQUES, Carine GIBOWSKI, Francis KATCHADOURIAN, Franck LEDUFF, Caroline MANET, Monique MAYNADIER, Léa MERCIER, Corentine NYS, Julie PLATIAU, Hélène ROMANO, Magalie SABOT
Lettre de patricK de saint-jacob
introduction
Traversées cliniques
1. « Le traumatisme : béance, trou, stigmate » Linda COMBAZ
2. « Traumatisme et signifiant » Monique MAYNADIER
3. «La culpabilité traumatique de Myrrha : une version mélancolique du drame œdipien ? » Garance BELAMICH Charlotte COSTANTINO, Léa MERCIER
4. « Quand l’identité s’enfuit, l’effraction surgit : le Moi auxiliaire au service du Moi effracté chez une femme de 91 ans » Catherine FOURQUES
VARIATIONS THERAPEUTIQUES
5. « Du traumatisme au rêve : le travail de création » Magalie SABOT
6. « Ecrire le silence : ateliers d’écriture thérapeutique » Nayla CHIDIAC
7. « Psychomotricité et psychose : un effet de stabilisation comme thérapeutique dans une psychose ordinaire » Francis Katchadourian, Caroline MANET
8. « Clinique ethno-psychanalytique : prise en charge singulière et collective d’une famille aux multiples pertes » Marion FELDMAN
REFLEXIONS TRANSVERSALES
9. « Prise en charge médico-psychologique immédiate des enfants et d’adolescents exposés à un événement traumatique » Hélène ROMANO
10. « Accompagner les soignants confrontés au suicide en institution » Charlotte COSTANTINO, Elisabeth FERREIRA, corentine NYS
11. « Le Projet de Vie individuel : une voie psychothérapeutique possible dans l’élaboration de l’effraction que peut constituer l’entrée en maison de retraite » Carine GIBOWSKI, Philippe BALARD, Franck LEDUFF
lectures